On a le sang chaud, on s'emporte pour un rien. Tu cherches la merde ? On va te la donner. T'as envie de jouer ? Alors va plus loin, nous on deal avec des affaires sérieuses. Sérieuses pour nous, on s'en fout complètement de ce que tu penses. Nos ancêtres on peut-être été esclavagés, mais compte pas sur nous pour nous laisser enfermer bien sagement. Tu va en chier des barres, parce qu'on va te la renvoyer dans la tronche, ta discipline. On sait se la fermer, hein, va pas croire, mais si t'espères qu'on marche droit et qu'on ne dise rien, tu te met le doigt dans l'oeil, tellement profond que ton épaule sans la merde. les blacks, les mama's, les rebelles, les grandes gueules. y en a des calmes, y en a des fortes, y en a des folles, mais on est une famille. touche un cheveux d'une fille du ghetto, et tu nous aura sur le dos.

Le sang chaud, le regard de braise, la tequila dans le sang et la salsa dans le coeur. On brûle, on danse, on rigole, on parle fort, on chuchote, on complote. On est une grande famille, on veille les unes sur les autres. On se l'avouera jamais, mais entre nous c'est pour la vie, notre vie actuelle, entre ces murs. Une latina n'est jamais seule, parce que notre famille elle est ici, entre ces murs, plus que celle qui nous attend dehors. On aime les intrigues, on aime se moquer, on aime trafiquer. Mais nos principes, on les respecte, et la tradition perdure, même ici. On est les latinas, las chicas, au sang chaud et aux mouvements plein de grâce. Tu en touches une, fais gaffe à ton assiette dans les mois à venir si tu ne veux pas y retrouver un tampon usagé ou de la mort-aux-rats.

Ce qu'on a en commun ? On est toutes blanches. Ou vertes. Ou jaunes. Tout dépend de ce qu'on nous a sortis pour le petit déjeuner. On se prend la gueule, on se dispute, on aime se faire la guerre et c'est rare qu'on s'entende. On est séparées en clan, les plus forts prenant les plus faibles sous leurs ailes. Il faut réussir à se battre pour se faire sa place. Mais on fait de notre mieux ... Ou pas. Les efforts, faut pas trop en faire, sinon on a des problèmes. La prison c'est dur, on en souffre, on rêve juste de partir. Mais on se fait notre trous et on fait des croix sur notre calendrier mental. Ouais, les objets t'oublient par ici. les blanches, les gentils caucasiennes, tout est dans la couleur de peau, non ? en tout cas, on fait avec. la règle numéro un ? choisis ton camp, et ne te fais pas d'amis.

Bordel, qu'est-ce que nous foutons là ? La plupart d'entre nous sommes de fragiles créatures, nous sommes la risée de tous les clans. On nous surnomme par tout et n'importe quoi. Nous sommes les aliens, les nems et sushis. Personne ne nous fait confiance et nous sommes accusées de dévorer les États Unis. Pourtant, ce ne sont pas nous qui avons commis les crimes les plus graves, cependant, nous sommes extrêmement malignes et avons le sens des affaires. C'est décidé nous ne nous laisserons pas marcher sur les pieds. Nous avons monté un empire en toute discrétion dans ce pays, nous le ferons aussi dans cette prison. Belles, raffinées, douces et mystérieuses, nous semons le doute dans ce lieu clos. Ne nous sous-estimez pas, n'oubliez pas qu'une grande partie d'entre nous maitrisons les sports de combat et que nos oreilles traînent partout.

L'autorité, c'est nous. On se tient droit, on doit être froid, précis, tolérant mais pas trop, dur mais pas trop. Tout est dans le contrôle. Nous avons le pouvoir, à nous d'en faire bonne usage. Nous ne sommes pas tous des anges, mais nous faisons notre devoir, notre travail. Gardez ces femmes propres, en bonne santé, mais en les privant de leur liberté, comme demandé. C'est ça la prison. Quand on est engagé, on signe pour tout ça. Pour oublier les noms et retenir des numéros, ou simplement ce contenter d'un "détenue" ferme et précis. C'est ça notre vie. Et ça nous bouffe, ce que ça nous bouffe. c'est notre vie, à nous, les agents correctionnels, les médecins, infirmières, les conseillers, on a le pouvoir, on veille sur elles, on fait ce qu'on peut. en vérité, on a presque aucun pouvoir. mais on essaie quand même. ou alors on essaie pas et on profite de notre statut. chacun sa vision de la vie.

Ma soeur, ma mère, ma cousine, ma femme, ma belle-soeur, elles sont toutes en prison. C'est ça d'avoir la malchance collée aux basques. On vit notre vie de tout les jours, on se lève, on travaille, on peut se promener librement, mais l'un de nos proches est en prison pendant ce temps là. Parfois pour des choses graves. Mais on fait avec, je vous promet. On souffre, comme les détenues, voir plus, mais on doit faire comme si tout allait bien. Certain le gèrent mieux que d'autres. C'est ça notre vie. Continuer de vivre avec l'ombre constante de ce proche incarcéré. on est les proches, la famille, les amis, les amants. ceux qui ont leur photo collée sur le mur d'un cube à litchfield, ceux qui sont privés de nos amies, notre famille, notre femme, parce qu'elles sont en prison. et c'est plus dur qu'il n'y paraît.